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1. Pour l’Église, les catholiques divorcés ne peuvent absolument pas se remarier ?

Ils ne le peuvent que si leur premier mariage n’est pas valide. Parmi tous les couples de catholiques divorcés remariés, il y en a sans doute un certain nombre qui sont dans ce cas. S’ils souffrent de ne pas être en règle avec l’Église et de ne pas pouvoir communier, peut-être serait-il bon qu’ils se posent la question de la validité de leur premier mariage. Si celui-ci était reconnu nul par l’Officialité, il n’y aurait plus d’obstacle à leur nouveau mariage !

Chaque année en France il y a environ 125000 divorces, et seulement environ 500 demandes de reconnaissance de nullité du mariage. Certes tous les divorcés qui se remarient ne sont pas catholiques ; mais pour ceux qui le sont, la miséricorde de l’Église passe par l’étude de cette question capitale pour eux ! Dans les cas les plus évidents, leur démarche est maintenant plus facile grâce à la simplification des procédures décidée par le Pape François le 8 septembre 2015.

 

2. Sans cette démarche, les catholiques divorcés ne peuvent absolument pas se remarier ?

Si leur premier mariage sacramentel est valide, ils ne le peuvent pas. L’Église ne peut aller à l’encontre de cette Parole de Jésus : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. » (Mc 10,11-12)

En écho à cette Parole de Jésus, l’Église affirme : « Le fait de contracter une nouvelle union, fût-elle reconnue par la loi civile, ajoute à la gravité de la rupture : le conjoint remarié se trouve alors en situation d’adultère public et permanent. » (CEC 2384)

 

3. Adultère ! Ce jugement est dur !

Ce n’est pas un jugement, c’est un constat ! Savez-vous le sens du mot adultère ? Il vient du latin « ad alterum », et signifie littéralement « vers un autre ». Dans le cas présent, quelqu’un de validement marié va « vers une autre » personne que son conjoint du sacrement du mariage. C’est donc une réalité objective.

Face à l’adultère, on peut réagir soit comme les pharisiens qui jugent et condamnent ; soit comme la société mondaine qui excuse et tolère ; soit comme Jésus qui fait miséricorde mais appelle à la conversion (cf. I Miséricorde…).

Quand on vit dans une situation objective d’adultère, on peut soit s’y complaire et se justifier ;

Soit entendre l’appel de Jésus et de l’Église à la conversion, et demander la grâce de parvenir à vivre d’une manière qui ne contredise pas la Parole de Jésus.

 

4. L’Église orthodoxe se montre plus compréhensive pour le remariage des divorcés !

L’attitude de l’Église orthodoxe n’est pas parfaitement claire pour les orthodoxes eux-mêmes. Au Moyen-âge, les souverains byzantins ont fait pression sur les évêques orientaux pour qu’ils acceptent des règles plus libérales en ce qui concerne le remariage des divorcés. Par la suite les théologiens orthodoxes ont essayé de justifier ce choix, mais ils ne partagent pas tous les mêmes opinions juridiques et théologiques sur ces questions. Ils se heurtent constamment à la contradiction de leur pratique avec la doctrine de l’indissolubilité du mariage.

 

5. L’Église catholique ne peut-elle pourtant s’en inspirer comme le proposent certains évêques ?

L’Église catholique, quant à elle, s’interroge en amont sur la validité des mariages (cf. VII) : si son mariage est reconnu comme nul, le catholique peut se marier religieusement. Mais si son mariage est valide, il ne le peut pas. Le cardinal Müller, Préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, dit ce que l’Église catholique pense de la position de l’Église orthodoxe : « Aujourd’hui, dans les Églises orthodoxes, il existe une multitude de motifs de divorce, qui sont généralement justifiés par le renvoi à l’oikonomia, la clémence pastorale pour des cas particuliers difficiles, et ouvrent la voie à un deuxième ou à un troisième mariage à caractère pénitentiel. Cette pratique n’est pas conciliable avec la volonté de Dieu, telle qu’elle est clairement exprimée dans les paroles de Jésus sur l’indissolubilité du mariage, et cela représente un problème œcuménique qu’il ne faut pas sous-estimer. » (Témoignage de 2013)

Tout un livre a été écrit par un groupe de cardinaux et de théologiens pour expliquer pourquoi la position orthodoxe n’est pas recevable par l’Église catholique : Demeurer dans la vérité du Christ.

 

6. Alors les catholiques divorcés qui se remarient sont excommuniés ?

Non ! En tant que baptisés ils restent membres de l’Église et sont invités à participer à sa vie! Saint Jean-Paul II l’affirmait déjà en 1981 :

« Avec le Synode, j'exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu'ils ne se sentent pas séparés de l'Église, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie. On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux œuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu. Que l'Église prie pour eux, qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse et qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance! » (FC 84 § 3)

 

7. Certains catholiques divorcés qui se remarient désirent pourtant vivre chrétiennement leur nouvelle union. L’Église ne peut-elle pas leur proposer une cérémonie adaptée ?

Malheureusement pour eux, elle ne le peut pas : ce serait très ambigu. Saint Jean-Paul II écrit :

« Le respect dû au sacrement de mariage, aux conjoints eux-mêmes et à leurs proches, et aussi à la communauté des fidèles, interdit à tous les pasteurs, pour quelque motif ou sous quelque prétexte que ce soit, même d'ordre pastoral, de célébrer, en faveur de divorcés qui se remarient, des cérémonies d'aucune sorte. Elles donneraient en effet l'impression d'une célébration sacramentelle de nouvelles noces valides, et induiraient donc en erreur à propos de l'indissolubilité du mariage contracté validement. (FC 84 § 6)

Pourtant l’Église peut reconnaître la bonne volonté des divorcés remariés qui désirent vivre en chrétiens au sein de leur nouvelle union, et qui lui demandent une prière. Mgr A.-M. LÉONARD précise comment : « Le prêtre pourra éventuellement, après le dialogue pastoral approprié, participer, en excluant toute forme liturgique, à un moment de prière à la maison (et pas le jour même du mariage civil). Cette prière aura toujours une dimension pénitentielle et comportera un appel à la miséricorde du Seigneur. » (Livre cité p.89)

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