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1. Pourquoi l’Église n’autorise-t-elle pas les catholiques divorcés remariés à accéder à la communion eucharistique ?

Saint Jean-Paul II l’a expliqué en 1981 :

 « L'Église réaffirme sa discipline, fondée sur l'Écriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l'Église, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie.  Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Église concernant l'indissolubilité du mariage. » (FC 84 § 4)

Cet enseignement a été repris par le cardinal RATZINGER dans sa Lettre de 1994 au n° 4, et par Benoît XVI dans son exhortation apostolique sur l’Eucharistie en 2007 au n° 29.

 

2. En fait c’est une sorte de punition à cause du remariage !

Pas du tout. Saint Jean-Paul II affirme qu’il y a une « contradiction objective » entre la situation des catholiques divorcés remariés – l’infidélité à leur alliance sacramentelle – et le mystère d’Alliance éternellement fidèle entre le Christ Fidèle et l’Église qui est célébré dans l’Eucharistie.

 

3. C’est choquant, car l’Eucharistie est un repas partagé, or, au moment de partager le Pain de Vie, tout le monde va communier et ils sont tenus à l’écart !

Il y aurait à redire sur l’attitude de beaucoup, notamment de pratiquants très occasionnels, qui vont communier sans aucun respect pour le Corps du Christ, alors que certains d’entre eux vivent dans le péché et n’en sont pas dignes ! Qu’ils entendent cet avertissement de saint Paul : « Celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur. On doit donc s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur. » (1 Co 11,27-29)

 

4. On peut comprendre que la situation des divorcés remariés soit en contradiction avec le sacrement du mariage ; mais en quoi cela les empêche-t-il de recevoir la communion ?

L’Eucharistie est certes un repas partagé, mais elle n’est pas que cela ! « La sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Église, c’est-à-dire le Christ lui-même, notre Pâque » (CEC 1324 ; cf. tout le chapitre sur l’Eucharistie : 1322 à 1419).

Le Christ qui se donne à nous dans l’Eucharistie, c’est l’Époux qui nous a tant aimés qu’il a donné sa vie pour nous sur la croix, afin de purifier son Église et de l’unir à lui comme son Corps. Ce mystère d’Alliance est actualisé dans chaque Eucharistie.

Or le mariage est le sacrement de cette Alliance entre le Christ Époux et l’Église son Épouse (cf. IV Q 4-5). Pour que les époux puissent communier dignement au Christ Époux qui se donne dans la communion, il faut que, comme lui, ils aiment jusqu’au bout leur conjoint du sacrement du mariage, et qu’ils lui restent fidèles jusque dans la séparation.                 

Les catholiques divorcés qui se remarient ne vont donc pas jusqu’au bout de l’amour pour leur conjoint du sacrement du mariage, et ne lui sont pas fidèles. C’est cela la « contradiction objective » dont parlait saint Jean-Paul II, et c’est pour cela qu’ils ne peuvent communier.

 

5. Alors les catholiques divorcés remariés seront toujours écartés de la communion eucharistique ?

Tant qu’ils vivent comme des époux, oui. Si l’Église leur accordait la communion eucharistique, elle reconnaîtrait ipso facto leur second mariage comme licite, et nierait, dans sa pratique pastorale, l’indissolubilité du mariage.

Cela deviendrait source d’incompréhension pour le Peuple de Dieu, saint Jean-Paul II le soulignait (cf. fin de FC 84 § 4 cité à la Q 1)

Pour pouvoir recevoir à nouveau le Christ Époux dans l’Eucharistie, les catholiques divorcés remariés doivent retrouver la fidélité à leur mariage sacramentel et, s’ils ne peuvent se séparer, vivre désormais en frère et sœur (cf. IX Q 3 à 6).

 

6. Pourtant il y a des catholiques divorcés remariés qui désirent communier au Christ !

Cela leur est toujours possible !

Vis-à-vis du Christ, même s’ils sont dans une situation objective de péché, ils peuvent rester dans la grâce de Dieu (cf. IX 2). Au moment de la communion eucharistique, ils peuvent recevoir la bénédiction du prêtre et vivre une communion de désir (un livre existe à ce sujet ; cf. bibliographie). Alors ils sont peut-être dans une communion bien plus forte avec Jésus que ceux qui communient de façon routinière, voire en état de péché grave !

Vis-à-vis de l’Église, ils peuvent être en communion avec leurs frères en participant à la vie de l’Église de multiples manières. Benoît XVI les y invitait : « les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent d'appartenir à l'Église, qui les suit avec une attention spéciale, désirant qu'ils développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la participation à la Messe, mais sans recevoir la Communion, par l'écoute de la Parole de Dieu, par l'adoration eucharistique et la prière, par la participation à la vie de la communauté, par le dialogue confiant avec un prêtre ou un guide spirituel, par le dévouement à la charité vécue et les œuvres de pénitence, par l'engagement dans l'éducation de leurs enfants. » (Exhortation apostolique Sacramentum Caritatis 29)

 

7. Alors les catholiques divorcés remariés sont condamnés à souffrir durablement de cette mise à l’écart…

Même leur souffrance peut trouver un sens, Benoît XVI l’affirmait en 2012 à Milan : « Que les personnes divorcées remariées civilement trouvent réellement la possibilité de vivre une vie de foi, avec la Parole de Dieu, avec la communion de l’Église et puissent voir que leur souffrance est un don pour l’Église, parce qu’elles servent ainsi à tous pour défendre aussi la stabilité de l’amour, du mariage ; et que cette souffrance n’est pas seulement un tourment physique et psychique, mais qu’elle est aussi une souffrance dans la communauté de l’Église pour les grandes valeurs de notre foi. Je pense que leur souffrance, si elle est réellement intérieurement acceptée, est un don pour l’Église. Elles doivent savoir qu’ainsi elles servent l’Église, elles sont dans le cœur de l’Église. »

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